Sans avoir jamais quitté l’Allemagne, Luther est arrivé avant Calvin en France. Ses premiers lecteurs, ses traducteurs, ses disciples, dans les années 1520-1530, étaient pourchassés dans le royaume comme hérétiques « évangéliques » ou « luthériens ». A partir de 1530, les petits groupes évangéliques clandestins se sont radicalisés, sous l’influence du courant réformateur schismatique de Zwingli et des villes suisses. Jean Calvin en était. Réfugié à Bâle, puis à Genève, il a assimilé, synthétisé et fait passer en langue française la Réforme du monde germanique et suisse. Tourné vers la France, il a construit un modèle d’Eglise apte à la survie en milieu hostile.
Dès les années 1540, les « Eglises réformées » clandestines ont été sous l’influence décisive de Calvin : par les livres, les flux de réfugiés vers Genève, puis l’envoi de missionnaires de Genève vers la France.
Par Marianne CARBONNIER-BURKARD, maître de conférences honoraire à l’Institut protestant de théologie de Paris