Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant allemand, avec la complicité de collaborateurs français violemment antisémites et anti-maçons, a pillé les fonds d’archives et de bibliothèques françaises. Parmi ces fonds, sous la direction de l’administrateur général de la Bibliothèque nationale nommé par Vichy, les archives des obédiences maçonniques, tant dans leurs sièges parisiens que dans les loges de la France entière – dont celle de La Rochelle et de Charente Inférieure en particulier -, sont collectées et expédiées en Allemagne par wagons entiers. Des milliers de documents, XVIII^e au XX^e siècle, sont stockés principalement à l’est de Berlin. Après la victoire des Alliés sur le nazisme, ces documents sont confisqués par l’Union soviétique en République démocratique allemande et acheminés à Moscou. Ce n’est qu’un demi-siècle plus tard que ce trésor historique est restitué à la France, puis à ses légitimes propriétaires, source exceptionnelle pour la connaissance de la Franc-Maçonnerie de ses origines à nos jours.

Par Bernard DAT, membre du Collège d’Histoire Maçonnique de l’Aunis et de la Saintonge (CHIMAS)